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Il n’y a aucune frontière à l’Amour

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Qui suis-je? Marie-Paule Lebel, québécoise

Mes lieux d’engagement : au Québec et au Rwanda

Le fil conducteur de ma vie: « Il n’y a aucune frontière à l’Amour.» (Art. 18 de nos constitutions)

Pourquoi dire « Oui» à un tel projet de vie?

Dans toute histoire de vie, nos intuitions, nos rêves d’enfant tracent notre avenir. Pour ma part, très jeune je fais l’expérience d’un moment de bonheur où je me vois «ailleurs», au-delà des frontières, avec des gens de toutes couleurs.

Encore jeune, lors d’une célébration eucharistique, je suis saisie par une Parole de l’Écriture qui dit à peu près ceci : «Prends soin de la veuve et de l’orphelin».

Au cours de mon adolescence, je réalise que plusieurs prophètes de l’Ancien Testament dont Isaïe, formulent ce que Dieu attend de son peuple :

«Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, faites droit à l’orphelin, prenez la défense de la veuve» (Is 1, 17).

Cette Parole devient pour moi chemin de vie.

 

À la croisée des chemins

Lors d’une retraite d’orientation, une question est bien présente : Qu’est-ce que je veux faire de ma vie?  Très providentiellement je suis accueillie par les Sœurs Auxiliatrices pour ce temps de réflexion et de prière.

Dès mon premier contact, je trouve réponse à mes aspirations, à ce qui m’apparaît essentiel pour ma vie humaine et spirituelle : une spiritualité solide, – la spiritualité ignatienne – un regard universel sur le monde, une présence en divers lieux et sur plusieurs continents. De plus, la manière de vivre la mission est tout aussi universelle selon la fondatrice Eugénie Smet: «Aider à tout bien quel qu’il soit» (Art. 27).

 

 Mes divers lieux d’engagement

Après un temps d’engagement comme infirmière de soins à domicile et dans une clinique communautaire en milieu défavorisé, je suis invitée à faire partie de l’équipe de formation au Rwanda. Invitation accueillie avec grande joie!

Au Rwanda, mon 1er défi est d’apprendre le kinyarwanda. Il est pour moi essentiel de me familiariser avec la langue et par le fait même avec la culture pour vraiment VIVRE avec mes sœurs et avec le peuple rwandais. Formation, santé, éducation sollicitent tour à tour ma disponibilité si bien qu’en 1984 la direction de l’École Sociale de Karubanda m’est confiée. Une école créée par les Sœurs Auxiliatrices ayant pour mandat de former des jeunes filles à l’action sociale et les préparer à être des agentes de changement dans la société. Cette perspective correspond à mes valeurs : défendre les droits des femmes et leur donner les moyens d’accéder à l’égalité des chances dans la famille, l’Église et la société.  Je continue de militer pour ces valeurs, particulièrement avec la Marche mondiale des femmes présente dans plus de 60 pays à travers le monde.

Lors du drame de 1994, un génocide entraînant dans la mort plus de 800 000 personnes, je suis confrontée à une redoutable question : rester ou partir sachant que les autorités canadiennes ne m’offrent plus de protection. Sans hésitation, avec la conviction que ma vie ne vaut pas plus que celle des personnes traquées, je dois rester. Rester et humblement mettre en action les moyens dont je dispose pour prêter secours.

De retour au Québec en 1998, je reste solidaire des enjeux de société, notamment pour la défense du droit au logement des personnes aînées, victimes des effets pervers de la spéculation immobilière.

 

Non, «il n’y a aucune frontière à l’Amour»!